Voyager en tant qu’artiste de ballet : Harrison James
Pour le Story Bloom de ce mois-ci, nous avons eu la chance de s’entretenir avec l’incroyable Harrison James sur la réalité de Voyager en tant qu’artiste de ballet. Originaire de Paraparaumu en Nouvelle-Zélande, l’étonnante carrière d’Harrison l’a amené à parcourir le monde dans le but de s’entraîner ou en tournée avec une compagnie de ballet. En 2016, Harrison est devenu Premier Danseur du Ballet national du Canada et il continue de danser sur de prestigieuses scènes internationales. Dans cet article, nous espérons vous donner une idée de ce à quoi peut ressembler une carrière en danse en partageant les expériences d’Harrison.
Photo par Karolina Kuras
Originaire de Paraparaumu en Nouvelle-Zélande, tu t’es entraîné au New Zealand School of Dance et plus tard, dans le programme de stagiaires de la San Francisco Ballet School. Quelle était ta motivation de déménager aux États-Unis pour le ballet ?
La Nouvelle-Zélande est si loin de tout, dans notre petit coin du monde. C’est à la fois une bénédiction et une malédiction. Pour moi, déménager aux États-Unis signifiait me rapprocher du monde du ballet et pouvoir y vivre une immersion complète. Au cours de mes deux années comme stagiaire, j’étais entouré par des danseur.se.s incroyables dans mes classes. J’ai assisté à beaucoup beaucoup de spectacles du San Francisco Ballet qui étaient remplis de danseur.se.s que j’idolâtrais. Ça m’a inspiré à travailler encore plus fort et aspirer à devenir meilleur. J’étais un petit poisson dans un très grand bocal, mais je n’en souhaitais pas moins l’être du mieux possible!
Quels sont les aspects positifs et négatifs de déménager à de nouveaux endroits pour sa carrière ?
De 2007 à 2013, je n’ai jamais habité dans une ville plus de deux ans. Ça peut devenir difficile de s’enraciner, de se sentir chez soi ou d’avoir une routine qui t’est familière quand l’histoire vécue avec les gens qui t’enrourent est si courte. La culture est différente partout où tu déménages et les endroits te sont inconnus. Je pense qu’il s’agit de sacrifices que beaucoup d’artistes en danse font pour leur carrière. C’est à la fois demandant et gratifiant. Les aspects négatifs sont donc aussi les aspects positifs. Tôt dans ma vie, déménager m’a offert tellement de belles opportunités de voyage et grâce à ça, j’ai rencontré d’incroyables et aimables danseur.se.s de toute beauté, partout où je suis allé. Le monde de la danse est très petit et insulaire. Nous prenons soin les un.e.s des autres. Maintenant, peu importe quand je voyage, il y a toujours quelqu’un.e que je connais de quelque part où je vais! Le monde entier est devenu ma maison.
Puisque tu es Premier Danseur du Ballet national du Canada, tu as performé sur des scènes prestigieuses à travers le monde. À quoi ressemble la vie de tournée avec une compagnie de ballet ?
J’ai toujours aimé être en tournée avec une compagnie de ballet. La tournée est remplie de très longues journées. Ça peut être surstimulant et épuisant, mais je trouve que c’est comme voyager pour le travail de la meilleure manière possible! Il s’agit d’une combinaison de nouveaux endroits excitants à explorer avec la routine familière et rigoureuse d’entrer en studio pour répéter et embarquer sur scène pour performer. Pour moi, c’est vraiment le meilleur des deux mondes et j’essaie toujours de tirer profit de ces tournées. J’ai beaucoup trop d’expériences mémorables sur ce sujet, alors je vais partager quelques-unes de mes préférées. L’une d’entre elles a été de faire partie de la tournée du Ballet national à Paris en 2017. La compagnie présentait le ballet « Nijinsky » de John Neumeier au Théâtre des Champs-Elysées, exactement où Vaslav Nijinsky avait performé lorsqu’il dansait avec les Ballets Russes! Ces représentations étaient étrangement poétiques et importantes, comme si on vivait un moment tellement historique que même les dieux du ballet nous regardaient. Un autre de mes souvenirs précieux a eu lieu quand j’étais en tournée avec le Ballet Bejart en 2011, l’année avant que je rejoigne le Ballet national du Canada. Nous étions en spectacle au Bunka Kaikan (un énorme théâtre à Tokyo) et c’était la première fois que j’interprètais le rôle de Zeus dans « Dionysus », un ballet de Bejart. J’étais peut-être un peu trop enthousiaste et à la moitié de mon solo, je suis tombé sur le dos devant des milliers de spectateurs! Je me remémore souvent ce moment pour me rappeler que c’est correct d’échouer parfois et d’en rire.
Tu habites maintenant à Toronto, une ville qui détient l’une des scènes de danse les plus remarquables au Canada. Peux-tu nous faire part de tes expériences avec la culture locale? Aurais-tu des conseils à offrir pour de jeunes danseur.se.s qui aimeraient y déménager ?
J’ai été principalement attiré ici avec le Ballet national du Canada et je connaissais très peu Toronto avant de m’y installer. C’était vraiment amusant de découvrir comment la danse existe au sein même de la ville! J’ai tellement apprécié pouvoir assister à des performances dans les multiples institutions de danse qui existent ici. Je recommanderais fortement à quiconque de faire la même chose. Toronto déborde de talent en danse - vas-y, tout vaut la peine d’être vu! Absorbe ce que tu admires et ce qui t’inspires, puis utilise-le pour devenir un.e danseur.se plus versatile, toujours meilleur.e. Il est difficile de suivre ce conseil en ces temps difficiles, mais j’ai confiance que nous serons tous de retour sur scène très bientôt. Le monde a besoin de danse.
Pour plus d’inspiration de la part d’Harrison, rendez-vous sur sa page Instagram (@h.j.kiwi).